Le sport, plus qu'un moyen de se détendre, c'est un mode de vie, c'est un besoin, c'est une nécessité pour moi. Je ne suis pas du genre à être violent mais j'ai une telle boule de nerf en moi que je me dois de l'évacuer, et le seul moyen efficace que j'ai trouvé aujourd'hui, c'est le sport. Il parait que l'adrénaline que l'on dégage en courant à le même effet qu'un baiser passionnel. Or pour l'instant, j'ai plus la possibilité de sauter dans mes baskets et d'aller courir, que d'aller embrasser la personne que j'aime. Donc, je cours. Courir sans but, juste pour dire de courir. Souvent seul, mes écouteurs visés dans mes oreilles, et je parcours la forêt ou le parc quand la neige a trop fait des siennes pour que je puisse me défouler entre les sapins. Mais aujourd'hui, je ne vais pas courir seul. En effet j'ai décidé de tirer Elsa hors de son lit, et de l'emmener courir avec moi. Elsa ? Ma petite tête blonde, ma petite protégée, ma cousine. C'est un peu comme ma soeur, à la différence prêt que ma soeur a toujours eu cette tendance à me protéger, alors que c'est moi qui protège Elsa. Enfin protéger est un bien grand mot mais je sers souvent de confident, elle peut tout me dire, sans retenue, ni peur d'être juger contrairement à ses frères. Pas qu'ils la jugent forcément mais elle a tellement peur de les décevoir qu'elle en devient parano. C'est ainsi que j'ai appris pour son triangle amoureux, entre son Thomas que je n'ai jamais vraiment senti depuis le lycée et son meilleur ami, que je ne connais pas vraiment. Je pourrais bien sur dire que passer de meilleurs amis à couple, en sachant que la fille est déjà amoureuse, ce n'est pas super conseillé mais est-ce qu'un mec qui a embrassé sa demi soeur au mariage de ses parents avant de prendre la fuite peut se permettre de juger quelconque relation amoureuse ? J'en doute. D'ailleurs, Elsa a été une des premières au courant pour Lynn. Après ma soeur bien sur. Je savais que je pouvais lui parler sans qu'elle soit déçue de quoi que ce soit, contrairement au jugement de ma soeur, que je craignais.

Je me lève donc ce matin, motivé à aller me défouler en compagnie d'Elsa. Discuter autour d'un café ce n'est pas vraiment mon genre, je préfère largement le faire des baskets au pied. Je ne suis pas certain que cette idée enchante ma cousine mais elle n'a pas vraiment le choix, elle va devoir suivre. Trop occupée par nos petites histoires en course, elle en oublie toujours de raler parce que ses pieds lui font mal et finit par accepter le footing. Comme souvent, j'arrive avant elle sur les lieux du rendez vous, l'entrée du parc de la ville. Je m'assois donc sur un banc, regardant les gens passés, en saluant quelques uns au passage. Forcément quand on est natif de la ville, on connait pas mal de monde, d'autant plus quand on revient en tant que médecin.Quelques minutes passent avant que la jolie blonde se décide à faire son apparition. Je lui souris et lui lance à peine arrivée " Tu te fais toujours autant attendre toi ! " avant de la prendre dans mes bras pour lui dire bonjour tout en lui faisant la bise. Je la taquine souvent, c'est ma petite protégée, j'ai bien le droit non ?

Lorsque Liam avait proposé à Elsa de venir courir avec lui, elle ne s’était pas fait prier. Sans savoir pourquoi avec tous les évènements qui se déroulaient autour d’elle, elle en oubliait que faire du sport était ce qui l’aidait le plus au final. Et puis pouvoir passer du temps avec son cousin la rassurait. Il était sa seule famille à Barrow et pouvoir se confier à lui restait un vrai soulagement. De part sa neutralité Liam restait celui à qui elle pouvait vraiment tout dire sans avoir à caché quoi que ce soit. Aussi avait-il été l’un des seuls à tout apprendre pour Oney, avec Lynn bien entendu. D’ailleurs Elsa avait toujours trouvé bizarre que sa meilleure amie soit également la fille dont son cousin était amoureux, mais dont les deux ne pouvaient plus se voir… A croire que c’était de famille de s’attirer des histoires compliquées.

Liam lui avait donc donné rendez-vous assez tôt le matin, ce qui en soit ne dérangeait pas plus que cela la jolie blonde. Malgré tout ce qu’il pouvait dire et Dieu seul sait oh combien Liam pouvait la charrier, Elsa était très sportive et ce n’était pas se lever tôt qui lui faisait peur. Lorsqu’elle déposa un baiser sur les lèvres de son cher et tendre, il n’eut aucune réaction ce qui la fit rire. Il ne lui fallut pas longtemps pour avaler de quoi tenir toute la matinée et pour enfiler de quoi courir. Au volant de sa voiture, elle se gara un peu avant leur lieu de rendez-vous pour rejoindre ce dernier en courant histoire de s’échauffer. Et autant dire qu’avec le froid ambiant, il était plus que nécessaire de s’échauffer. A Barrow, les gens ne courraient pas en shorts et débardeurs, même si à un moment donné, les pulls se laissaient ouvrir, il faisait toujours trop froid pour se dévêtir. A moins de vouloir attraper la mort en fait.

Lorsqu’elle arriva enfin là où il l’attendait, elle s’était préparée mentalement aux attaques qu’il allait lui lancer, elle avait son gilet pare-balles et le bouclier de Captain America en main, elle était invincible ! Pardon. Assis sur un banc, il la regarde victorieux et content d’être arrivé avant elle. Insinuait-il qu’elle était toujours en retard ? Foutaises ! Elle s’approcha de lui avant de lui coller une droite dans le ventre, sachant pertinemment que de toutes manières il ne sentirait rien. « Arrêtes ça de suite ! T’es jaloux parce que de toutes manières je te bats à chaque fois à la course ! » Malgré tout, elle lui déposa un énorme bisou sur la joue avant de profiter de son étreinte. Celle-ci terminée, elle le regarda en s’étirant un peu. « On y va ? Va déjà falloir que je t’attende pendant tout le trajet alors si en plus on prend du retard ! » Elle était heureuse d’être là, la présence du brun était réconfortante et lui faisait du bien. Et puis elle savait qu’elle allait pouvoir parler de tout ce qui se passait dans sa petite vie et écouter ce qui se passait dans celle de son cousin. Elle était curieuse de savoir où il en était avec Lynn. C’est pourquoi à peine avaient-ils commencé à courir qu’elle débuta son interrogatoire. « Alors ? Quoi de beau ? Ca va bien ? »