Got a secret, can you keep it? Swear this one you'll save. Better lock it in your pocket, taking this one to the grave. If I show you then I know you won't tell what I said 'Cause two can keep a secret if one of them is dead.
La gueule de bois, pas pour aujourd'hui. Enfin pas trop. Pour la première fois depuis un long moment, je ne quittais pas la maison pour aller me terrer dans un bar. Non cette fois-ci, je sortais pour aller au devant d'un problème épineux. Il y a de cela presque un mois j'avais eu un premier « contact » musclé avec cette femme. Bien que fortement alcoolisé ce jour-là, je m'en souvenais. A peu prêt. En tout cas j'avais plusieurs bleu qui m'y aidait. C'était d'ailleurs ça qui m'avait intrigué. Comment une femme de son gabarit avait pu mettre à terre un homme de ma corpulence ? Notre altercation aurait eu lieu dans une caserne militaire ou de pompier, j'aurais fais le lien. Mais là, c'était en pleine rue. Elle n'avait pas l'air d'être une militaire ou une championne de judo, loin de là, une bonne femme de bonne famille. Dommage pour elle mais lorsqu'on se met sur mon chemin, on se débarrasse pas de moi comme cela. J'étais conscient que j'allais a contrario de mon petit discours où je clamais ne plus vouloir la revoir mais j'étais le plus têtu de nous deux. J'enfilais rapidement jean, polo, pull et chaussures avant de m'emmitoufler dans mon manteau. Je n'étais pas sensible au froid, normal vu le pays où j'étais né. J'avais pris avec moi tout ce que j'avais pu rassembler sur elle afin de lui faire subir ce qu'elle m'avait fait. Je garais mon pick-up prêt de chez elle, ignorant le parcmètre sur le trottoir, ce n'est pas un pv qui allait m'arrêter. Je m'allumais une cigarette en observant son chez-elle. Quartier pas mal, luxueux, remplit de grosses berlines et de maisons tape à l'oeil. Y en a vraiment qui s'emmerdent pas.
J'écrasais ma cigarette sur le sol avant de traverser et de rejoindre sa maison. Je ne savais pas si elle était là, mais je l'espérais. Je ne voulais pas m'être déplacé pour rien. Trois coups à la porte. Quelques minutes passèrent pendant lesquelles j'observais le voisinage. Les baraques étaient plus grosses les unes que les autres, avec leur petites boîtes aux lettres propres et leur allée de garages encombré de berlines. J'imaginais déjà les habitants habillés en costume et robe tailleur, des gamins par poignées en bons cathos qu'ils étaient et pourquoi pas un labrador pour compléter le look. Pitoyable. En été, leur pelouse devait être verte comme dans les publicités. J'entendis le mécanisme du loquet, je me tournais vers la porte alors qu'elle s'ouvrait sur mon « agresseuse » de la dernière fois. Son regard s'ouvrit à mesure que mon sourire s'agrandit. Eh oui pas de bol, aujourd'hui j'avais l'esprit clair. « Contente de me revoir ? » dis-je, narquois. Elle ne répondit pas de suite, me fixant en essayant de comprendre pourquoi j'étais là. « Emily Zoé Abbott, photographe, maison spacieuse avec un chien et partage la vie d'un certain James. » Suite à cela, elle fronça les sourcils avant de me claquer la porte au nez. Porte que j’empêchais de se fermer en coinçant mon pied dans l'encadrement de la porte. « Ce n'est pas très poli de ta part. »soufflais-je en poussant un peu contre le bois pour l'ouvrir. « Tu peux être fière de toi, me faire la leçon a suffit à me faire arrêter de picoler pendant un petit moment. Juste assez de temps pour que je me penche sur ton cas. » Je retrouvais mon assurance quand je n'avais que de l'eau plate dans l'estomac. Nastia m'avait d'ailleurs demander ce qui me valait ce changement de comportement, ce à quoi j'avais répondu qu'elle s'occupe de ses affaires. SI je commençais à lui raconter que j'avais demandé à un collègue de se renseigner sur une femme que je connaissais à peine, elle s’inquiéterait encore plus pour moi. Et de toute façon, ce que je faisais de mon temps libre ne regardait que moi. Ma bouche se tordit en un sourire narquois tandis que je fixais son visage se figer sous la surprise. « Ce n'est pas tout les jours qu'on croise une femme capable de mettre à terre un ancien US marins. »
Mon comportement laissait à désirer. C'était contraire à tout ce que pouvait être un state trooper. J'étais censé défendre et protéger mes concitoyens, pas débarquer chez eux avant leur vie dans un dossier juste pour satisfaire mon égo. Elle pourrait totalement m'envoyer chier, voir porter plainte contre moi mais j'étais persuadé qu'elle ne le ferait pas. Il y avait quelque chose d'étrange chez elle. Je ne savais pas quoi mais j'arriverais à mettre le doigt dessus. Et ça, ça l'inquiétait. Le regard qu'elle me lançait depuis que j'avais ouverts la porte me le prouvait. « Il vaudrait mieux que tu me laisses entrer avant que tes voisins se demandent pourquoi un policier d'état piétine sur ton perron. » Bien que je n'ai plus ma plaque, mon pick-up de fonction portait toujours le drapeau de l'Alaska ainsi que la mention State Trooper. De plus, la ville était assez petite pour que nombre des habitants me connaissent. Emily était assez intelligente pour comprendre qu'attirer l'attention sur elle n'aiderait sûrement pas, alors elle s'écarta pour me laisser entrer. Première base atteinte.
Sujet: Re: We need to talk | & Emily 23.03.14 22:24
we need to talk
when life leaves you high and dry, i'll be at your door tonight, if you need help. i'll shut down the city lights, i'll lie, cheat, i'll beg and bribe to make you well.
Un mois. Un mois que j'avais eu cet échange plus que divertissant dans cette petite ville de Barrow avec cet homme. Je ne savais pas vraiment qui il était. Enfin si, j'avais mené ma petite enquête en catimini et avec discrétion. J'avais appris, son nom et prénoms, son âge, son adresse et le décès de sa femme et de son nouveau-né. J'avais été touchée par son histoire mais je trouvais ça quand même minable de se morfondre dans l'alcool alors que ce qu'elles auraient sûrement voulu c'est qu'il continue sa vie pour elles et pour qu'il avance malgré tout. C'est ce qu'Emily aurait voulu que je fasse et je le faisais...à sa place. Je ne sais pas pourquoi mais cet homme, Anton, ne me sortait pas de l'esprit. J'en rêvais même la nuit parfois et c'était bizarre. Ce n'était pas réellement mon genre sauf quelque chose m'obsède et il m'obsédait d'une certaine manière. Il m'avait intrigué ce soir-là, la façon dont il s'était défendu malgré son taux d’alcoolémie et sa répartie. On ne m'avait jamais tenu tête ainsi et le pire, c'est que j'ai aimé. Ou alors, c'est que je me faisais tellement chier dans ce trou à rats que je trouvais ça excitant et dangereux. En même temps, c'est pas avec James que j'aurais ma dose d'adrénaline. C'est un gars bien mais, il n'est pas assez aventurier pour moi et je ne comprends pas comment Emily a fait pour ne pas mourir d'ennui. Sérieusement, c'est le genre d'hommes bien rangé, bon sous tous rapports avec cette envie de fonder une petite famille et d'avoir un chien et la vie idéale dont tout le monde rêve. Mais c'est pas mon cas. Ma vie d'avant me manque et je crois que c'est ça qui m'excite avec Anton, il y a de l'action.
Des coups sur la porte d'entrée me sortirent de mes pensées. Je regardais l'heure et fus surprise de voir qu'il était encore tôt pour avoir quelqu'un d'habituel qui me rende visite. Je regardai dehors mais ne vis rien d'anormal. Je me dirigeai vers mon sac à main et pris le couteau de poche que j'y cache au cas où. On est jamais trop prudent non ? Je me dirigeai ensuite doucement vers la porte d'entrée et l'ouvris avec douceur et attention. Et là, ce fut le choc. Tiens tiens mais qui voilà... Je croyais qu'il ne voulait plus jamais me revoir. « Contente de me revoir ? » Je le fixai sans lui répondre, cherchant une réponse ou une émotion particulière dans ses yeux. Je voyais qu'il avait plutôt l'air fier de lui et je compris son petit manège avant même qu'il le sorte. Prévisible pour un flic vous me dirait. Ils font tous ça en croyant que ce qui sortirait des infos trouvées leur dirait exactement qui était la personne en face d'eux. Malheureusement, des mots ne suffisent pas toujours à percer le secret des gens. « Emily Zoé Abbott, photographe, maison spacieuse avec un chien et partage la vie d'un certain James. » Bon, j'allais devoir agir comme une personne normale pour garder les apparences. Je fronçai les sourcils et lui claquai la porte au nez. Enfin du moins, je pensais le faire mais, il mit son pied pour m'en empêcher. J'aurais pu la refermer malgré son pied mais bon, ça n'aurait fait qu'attirer son attention. « Ce n'est pas très poli de ta part. » « J'ai pas très envie d'être polie avec toi. » Je lui souris, le narguant un peu. Ouais, moi aussi je sais provoquer les gens et je pense être bien plus douée que lui à ce jeu. Il força la porte et l'ouvrit. « Tu peux être fière de toi, me faire la leçon a suffit à me faire arrêter de picoler pendant un petit moment. Juste assez de temps pour que je me penche sur ton cas. » « Et bien... voilà que l'alcoolique pathétique a trouvé la force d'arrêter de boire à cause d'une chieuse de première. Peu commun. » Malgré mon assurance apparente, j'étais surprise de l'entendre dire ça. Je pensais qu'il ne se rappellerait de rien mais, je m'étais lourdement trompée. Grossière erreur Eli ! C'était même une erreur de débutante à ce niveau là. Bon sang je me donnerais des baffes parfois. « Ce n'est pas tout les jours qu'on croise une femme capable de mettre à terre un ancien US marins. » J'eus un rire un peu sinistre à sa phrase. J'en avais mis des hommes à terre et pas seulement des marines alors, il était loin de connaître mes capacités. « Un ancien marines bourré tu veux dire. »
Je voyais quand même qu'il avait le moyen de découvrir des choses sur moi et ça, ça m'inquiétait. S'il avait enquêté sur mon identité, enfin celle de ma sœur, il a pu découvrir ma mort. S'il venait à découvrir que je ne suis pas Emily et qu'il se renseigne sur mon passé, je suis cuite. Plus que cuite même parce que tout le monde savait que j'adorais les arts martiaux et pas Em'. « Il vaudrait mieux que tu me laisses entrer avant que tes voisins se demandent pourquoi un policier d'état piétine sur ton perron. » Je ne mis pas longtemps à prendre ma décision et m'écartai afin qu'il passe et qu'il entre dans la demeure de ma sœur et donc de James. Il avait l'air vraiment fier de son petit effet et je n'avais pas encore joué toutes mes cartes. Moi aussi je pouvais le déstabiliser et je comptais bien le faire. « C'est drôle comme situation quand même pour quelqu'un qui voulait que je lui fiche la paix. Je t'ai laissé l'espace mais toi tu viens me chercher, je t'ai manqué c'est ça? » Je levai un sourcil en signe de défi. Ouais, j'ai moi aussi de quoi te mettre à terre mon chou et tu vas pas aimer ça. J'allais dans la cuisine et pris une bière dans le frigo. Je l'ouvris et en bus une gorgée devant lui. « Je te demande pas si tu en veux, tu ne serais plus assez sobre pour te pencher sur mon cas sinon. » J'eus un rire avant de poursuivre. « Au fait, elle est où cette grosse arme que tu m'avais promise Anton Malek Svensson? » Je lui souris d'une manière provocante et attendis sa réaction. Je jouais avec le feu et j'allais sûrement me brûler mais, j'adorais jouer avec lui.
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Sujet: Re: We need to talk | & Emily 24.03.14 16:50
We need to talk
Got a secret, can you keep it? Swear this one you'll save. Better lock it in your pocket, taking this one to the grave. If I show you then I know you won't tell what I said 'Cause two can keep a secret if one of them is dead.
Elle avait bien essayé de me fermer la porte au nez mais je m'y étais préparé. J'avais bloqué la porte avec mon pied, l'agaçant un peu plus. « J'ai pas très envie d'être polie avec toi. » J'offrais mon plus beau sourire à ce petit botu de femme qui avait plus du caractère d'un loup que du chien. Elle n'hésiterait pas à mordre si j'enfonçais le bouchon. Ca tombait bien, c'est ce que j'allais faire. Lors que je lui avouais que notre entrevue m'avait tiré hors de mon bar pendant un moment, sa réponse ne tarda pas « Et bien... voilà que l'alcoolique pathétique a trouvé la force d'arrêter de boire à cause d'une chieuse de première. Peu commun. » Si elle essayait de me blesser, c'était peine perdue. J'avais entendu bien pire comme insulte, et pour l'instant elle ne faisait qu'effleurer la surface. Elle essaya même de me tacler en me décrivant comme un ex marins bourré. Sur le point là, je ne pouvais pas lui en vouloir. J'étais le seul responsable de mon état et de ma réputation. Je savais qu'à la longue ça me porterait vraiment préjudice, mais je n'avais pas encore ce déclic de me relever. J'avais sûrement besoin de temps, de plus de temps. Lorsque je lui parlais du risque de me laisser sur le palier, elle soupira et s'écarta pour me laisser entrer. Je savais pertinemment qu'elle ne le faisait pas de gaîté de cœur et ça me plaisait. Je laissais traîner mon regard sur les lieux, découvrant l'intérieur de cette luxueuse baraque. Eh beh, elle ne s'emmerdait pas. Elle avait trouvé la poule aux œufs d'or. « C'est drôle comme situation quand même pour quelqu'un qui voulait que je lui fiche la paix. Je t'ai laissé l'espace mais toi tu viens me chercher, je t'ai manqué c'est ça? » Je laissais échapper un rire et je me tournais de nouveau vers elle, qui se trouvait à présent dans la cuisine, une bière à la main. « Je te demande pas si tu en veux, tu ne serais plus assez sobre pour te pencher sur mon cas sinon. » dit-elle en riant, « Au fait, elle est où cette grosse arme que tu m'avais promise Anton Malek Svensson? »
Aha. On dirait que j'avais une concurrente de taille. Étrangement, le fait qu'elle se soit renseigné sur moi ne me gênait pas. C'était même plus normal étant donné que j'avais fais pareil pour elle. « Remballe ta bière petite, ce n'est qu'un apéritif pour moi. » Quand on commence à boire c'est bien, mais à mon niveau on part sur quelque chose de plus costaud. Je m'appuyais contre un meuble de cuisine. « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Ton entêtement façon karaté kid a éveillé mon interet. On dirait bien que tu réveilles mes instinct de flic. »dis-je en vrillant mon regard sur elle « Et on dirait que je ne suis pas le seul à fouiner. » Je quittais mon coin, avançant vers le salon pour fouiner. « Bien jolie maison. Bien jolie vie même j'aurais envie de dire. Est-ce que c'est plus facile de vivre dans un endroit pareil après qu'on ait vécu un drame ? » J'étais persuadé qu'elle savait où je voulais en venir. Mais je ne voulais pas trop vite épuiser mes cartes. Je frôlais les meubles du bout des doigts, jusqu'à une photo posé sur une table. Un coup était représenté, Emily et James sûrement. J'observais les visages, elle semblait être moins souriante aujourd'hui qu'au moment où la photo avait été prise. Ça devait sûrement être pareil pour moi. Je savais qu'Alice avait des tonnes d'album photo de nous, de nos amis, de nos familles mais je refusais de les regarder. Je ne pouvais tout simplement pas revoir son visage. Je chassais mes pensées, me grattant le menton recouvert par ma barbe de trois jours. « Quand on a quelqu'un pour s'occuper de soi ça doit aider, pas vrai ? » Je me tournais pour aller la retrouver. « Londres doit te paraître bien fade désormais. Juste assez pour venir t'enterrer à Barrow. » Je la fixais toujours, attendant la moindre réplique. Je regardais qu'aucun objet pouvant être dangereux ne se trouvait à sa portée. Cette fille pouvait tout à fait me balancer au visage couteau, fourchette, et même une casserole si l'envie lui prenait. Je me repassais dans ma tête ce qu'elle avait pu me dire depuis mon arrivée, et je revenais sur une petite remarque, histoire de détendre l'atmosphère « Je ne me voyais pas amener mon jouet préféré aujourd'hui, mais si tu viens vraiment à être impressionnée, je pourrais t'en montrer un que j'ai toujours sur moi. » Je lui offrais de nouveau mon sourire arrogant. Je n'étais plus tellement habitué à être draguer ou draguer , ce n'était pas vraiment des situations dans lesquelles je voulais être et ça se sentait que je n'avais plus l'habitude. Mais avec elle, c'était juste pour l'énerver. Je savais qu'elle pouvait réagir au quart de tour et c'était ce que je voulais. Parce que ça me plaisait, et que je savais que ça lui plaisais aussi. « Mais bon, nous n'en sommes pas encore là. » Je me rappuyais de nouveau contre le mur, croisant les bras sur la poitrine. J'attendais que ça vienne, et ça n'allait pas tarder si je pouvais en juger la tête qu'elle faisait.
Sujet: Re: We need to talk | & Emily 26.03.14 18:42
we need to talk
when life leaves you high and dry, i'll be at your door tonight, if you need help. i'll shut down the city lights, i'll lie, cheat, i'll beg and bribe to make you well.
Je voulais lui montrer qu'il n'était pas le seul à savoir taper où ça fait mal, à se renseigner et à utiliser le passé des gens pour blesser les autres. Moi aussi j'avais fait ma petite enquête sur lui et j'avais appris bien des choses. D'ailleurs, je ne ferais pas la même erreur que lui, je ne balancerais pas tout d'un coup d'un seul utilisant ainsi toutes mes cartes. Non, je suis bien plus vicieuse et bien plus maline que lui. « Remballe ta bière petite, ce n'est qu'un apéritif pour moi. » Je ris face à sa réplique ? « C'est sûr qu'on en joue pas au même niveau toi et moi. » Je le regardai, le défiant du regard un peu plus. J'aurais voulu être bien plus cassante que ça mais, je me résignai à lui donner un peu de répit avant d'attaquer de nouveau. Il s'appuya sur le meuble de la cuisine et je trouvais ça bizarre de le voir dans ma cuisine alors qu'il est censé me haïr. Enfin je suis censé avoir une dent contre lui mais en fait, je me fiche bien de lui et de ce qu'il peut tenter de faire contre moi. Ça ne pourra jamais être pire que la mort de ma sœur. « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Ton entêtement façon karaté kid a éveillé mon intérêt. On dirait bien que tu réveilles mes instinct de flic. » Je souris malgré moi. Au moins j'avais fait mouche ce soir-là et je pouvais être fière de moi en quelque sorte. J'avais permis de lui faire arrêter de boire l'espace d'une période et en plus de ça, j'avais fait en sorte qu'il porte son intérêt sur autre chose que son chagrin. « Et on dirait que je ne suis pas le seul à fouiner. » Un sourire en coin apparu sur ma bouche. Oui, moi aussi je sais fouiner mon chou mais, je ne vais sûrement pas confirmer ou infirmer ce que tu viens de dire. Il quitta son coin pour aller fouiner un peu plus loin dans le salon et je le surveillai du coin de l'oeil. « Bien jolie maison. Bien jolie vie même j'aurais envie de dire. Est-ce que c'est plus facile de vivre dans un endroit pareil après qu'on ait vécu un drame ? » Je m'arrêtai de boire, un peu piquée à vif par ce qu'il venait de dire. Je vois... Il allait m'attaquer sur ça, il voulait me faire du mal en me parlant d'Emily. Ma main se serra autour de ma bouteille de bière et je respirai calmement essayant de ne pas lui montrer qu'il allait sur un terrain plus que miné. Il regardait une photo d'Em' et de James et je le voyais un peu perdu dans ses pensées. Bien, restes-y histoire que tu me fiches un peu la paix.
« Quand on a quelqu'un pour s'occuper de soi ça doit aider, pas vrai ? » Ma main se resserra un peu plus fort sur la bière et je parierais qu'avec un peu plus de force, la bouteille se casserait dans ma main. Il revint vers moi et j'avais qu'une envie, le frapper. Encore et encore, lui faire avaler ses dents pour qu'il ne puisse plus sourire comme il le faisait. « Londres doit te paraître bien fade désormais. Juste assez pour venir t'enterrer à Barrow. » Mon regard se fit de plus en plus noir et mon souffle se fit plus saccadé. Je serrais les dents pour ne rien dire malgré que ce ne soit pas l'envie qui me manque. Finalement, la bouteille dans ma main se brisa et un bout de verre s'enfonça dans ma peau. Je ne cillai pas pour autant, affrontant son regard. Le couteau dans mon dos se faisait plus brûlant sur ma peau, plus lourd contre l'élastique de mon short. Je n'avais qu'une envie, lui planter à maintes reprises pour le faire taire et qu'il n'ose plus jamais parler de cet accident. « Je ne me voyais pas amener mon jouet préféré aujourd'hui, mais si tu viens vraiment à être impressionnée, je pourrais t'en montrer un que j'ai toujours sur moi. » Un frisson me parcourut le dos. De dégoût, de colère mais surtout, d'excitation et ça, ça m'énervait contre moi-même. Ce type est un connard et j'en reviens pas qu'il me fasse autant d'effet. « Mais bon, nous n'en sommes pas encore là. » J'eus un rire amer. Nous n'en serons jamais là ! Quoiqu'il puisse penser et malgré qu'il m'attire, ce type avait l'étrange don de me taper sur les nerfs. Je soulevai ma main en sang et retirai le morceau de verre sans même sourciller. J'avais connu pire niveau douleur et en fait, je crois même que j'y étais devenue insensible. Je pris le chiffon et l'entourai autour de ma paume blessée. Après ça, je me dirigeai vers lui lentement mais surtout, énervée. Une fois à quelques centimètres de lui, je décidai de parler pour la première fois depuis un moment. « Premièrement, tu devrais soit changer de métier, soit changer d'informateurs parce que je suis à Barrow depuis dix ans donc je ne me suis pas réfugiée ici après ce qu'il s'est passé à Londres. » Je lui fis un sourire cynique avant de reprendre. « Deuxièmement, jamais je ne verrais ton petit jouet parce que tu me dégoûtes et parce que ça n'arrivera jamais ! Tu le gardes bien au chaud et tu vas le tremper dans qui tu veux mais tu me laisses en dehors de ça. » Je m'approchai un peu plus de lui me retrouvant pratiquement collée à lui. Ma main passa derrière moi alors que mon regard était dans le sien. Mes doigts touchèrent le couteau et je le pris doucement, l'actionnant. D'un geste vif et rapide, la lame vint se poser contre sa gorge et mon regard se fit menaçant. « Et dernier point, parle encore de tout ça et je te jure que ta tête finira détachée de ton corps. Je t'interdis de parler de ma sœur et de ce que tu ne sais pas !! Tu ne connais rien de ma vie et je te permets pas d'en parler ! Est-ce que je te parle de ta femme et de ta petite fille moi ? Non et pourtant, moi aussi j'en connais un paquet sur toi. Je connais le moindre secret de ta petite vie minable et je ne te le balance pas à la figure parce que je suis quelqu'un de respectable et que je blesse pas les gens pour être méchante. Je pourrais te parler de ta sœur adorée qui règle TES soucis d'une manière peu catholique et tu ne t'en rends même pas compte. T'es qu'un connard et le pire c'est que tu l'assumes! » Je me reculai, lui tournai le dos avant de me retourner à nouveau et d'envoyer le couteau juste à côté de sa tête dans le mur. Quelques centimètres de moins et il aurait été mort. « T'es content de toi je suis sûre ! T'es venue prendre ta revanche et tu l'as eu. Tu me fais du mal et tu dois jubiler. Bravo super Svensson, t'as réussi à me faire péter un câble, tu peux être fier de toi ! Maintenant dégage et va te saouler où tu veux mais fiche moi la paix ! Oublie moi. » Et il se passa l'impensable pour moi. Des larmes se mirent à couler de mes yeux alors que c'était bien la dernière chose que je voulais faire devant lui. Je regrettais d'un coup de ne pas avoir viser quelques centimètres en moins, au moins il n'aurait pas eu la satisfaction de voir qu'il avait réussi à me toucher.
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Sujet: Re: We need to talk | & Emily 26.03.14 21:53
We need to talk
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Elle était resté un calme olympien. Non un calme sournois. Je me doutais que dans sa petite tête ça tourbillonnait et que j'en étais la cause. Mes paroles l'avaient touché plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle pouvait essayé de le cacher par tout les moyens possibles, je pouvais le lire sur son visage. Parce que j'avais ce même visage. De plus, briser une bouteille à mains nues était plutôt démonstratif comme geste. Je n'avais pas pris la peine de m'inquiéter pour sa main parce que je pouvais deviner qu'elle préférait se couper la main plutôt que j'essaie de l'aider. Quand je finis enfin de parler, elle choisit ce moment pour enfin réagir. Je vis le morceau de verre quitter sa chaire aussi rapidement et simplement qu'une simple écharde. Elle ne cilla pas un seul instant, même lorsqu'elle pansa la plaie avec un chiffon. Je le savais au caractère bien trempée mais pas à ce point. Une fois le pansement de fortune en place, elle s'avança vers mois. Son visage était tendu au possible, son regard noir de colère « Premièrement, tu devrais soit changer de métier, soit changer d'informateurs parce que je suis à Barrow depuis dix ans donc je ne me suis pas réfugiée ici après ce qu'il s'est passé à Londres. dit-elle sèchement, à peine quelques centimètres de moi. Mes informateurs étaient très bons et je ne doutais pas d'eux. Elle essayait de me faire douter de moi, ce qui voulait dire que j'avais touché un point sensible. Mademoiselle Abbott avait quelque chose à cacher. « Deuxièmement, jamais je ne verrais ton petit jouet parce que tu me dégoûtes et parce que ça n'arrivera jamais ! Tu le gardes bien au chaud et tu vas le tremper dans qui tu veux mais tu me laisses en dehors de ça. » Je ne pouvais m’empêcher de sourire. J'aurais pu mal le prendre et être atteint dans ma virilité, mais ce genre de remarques ne m'importait pas tellement. J'étais un peu macho, mais tellement non plus. Surtout quand ça venait de sa part.
Elle s'avança encore jusqu'à être collé à moi. J'avouais que la proximité me mettait mal à l'aise et le fait qu'elle me tuait du regard n'arrangeait rien. J'avais la tête baissée vers son visage, concentré sur son regard je ne vis pas son geste. Avant même que j'ai pu m'en rendre compte, une lame se trouvait sur ma gorge. « Et dernier point, parle encore de tout ça et je te jure que ta tête finira détachée de ton corps. Je t'interdis de parler de ma sœur et de ce que tu ne sais pas !! Tu ne connais rien de ma vie et je te permets pas d'en parler ! » Je l'avais vraiment énervée pour le coup. Je ne prononçais aucun mot, pas par peur de me faire planter, mais juste parce que je voulais savoir ce qu'elle avait d'autre à me dire. Je restais donc immobile pendant qu'elle parlait « Est-ce que je te parle de ta femme et de ta petite fille moi ? » Ouch. Elle savait également où taper pour que ça fasse mal. Et là ça faisait mal. A la prononciation des mots « petite fille » je serrais la mâchoire. Je ne devais pas réagir, c'était ce qu'elle voulait et ça serait lui faire plaisir. Je me contentais de ravaler ma côlère. « Non et pourtant, moi aussi j'en connais un paquet sur toi. Je connais le moindre secret de ta petite vie minable et je ne te le balance pas à la figure parce que je suis quelqu'un de respectable et que je blesse pas les gens pour être méchante. Je pourrais te parler de ta sœur adorée qui règle TES soucis d'une manière peu catholique et tu ne t'en rends même pas compte. » Je fis un demi-pas en avant, la lame appuya un peu plus contre ma peau mais je m'en moquais. Pourquoi mélait-elle Nastia à cela ? Qu'elle parle mal de moi ou qu'elle s'en prenne aux morts je pouvais encaisser, mais Nastia était part. Je fronçais les sourcils. « T'es qu'un connard et le pire c'est que tu l'assumes! » Emily s'éloigna enfin de moi avant dans un brusque demi-tour d'envoyer le couteau se planter dans le mur, à quelques centimètres de ma tête. « T'es content de toi je suis sûre ! T'es venue prendre ta revanche et tu l'as eu. Tu me fais du mal et tu dois jubiler. Bravo super Svensson, t'as réussi à me faire péter un câble, tu peux être fier de toi ! Maintenant dégage et va te saouler où tu veux mais fiche moi la paix ! Oublie moi. »
Et là elle eut une réaction que je n'attendais pas. Même si elle voulait se cacher, je pourrais toujours la voir. Elle pleurait. La reine des glaces qui jouait avec des couteaux pleurait. Alors elle avait un cœur. Je fu déconcerté par cette réaction mais aussi mal à l'aise. C'était un peu, beaucoup, ma faute si elle était ainsi. Je me frottais le visage, ne sachant pas quoi faire. J'avais peut être été trop loin. « Tu peux m'insulter de tout ce que tu veux, me balancer des horreurs à la gueule, la vérité c'est que tu me ressembles bien plus que tu ne veux l'accepter. Ça se trouve c'est ça qui t'as poussé à jouer les saintes avec moi. C'est toi que tu voulais sauver à travers moi. » Ma voix n'était pas hautaine ou agressive, juste assez sèche pour lui faire comprendre que j'étais sérieux. « Ouais je suis un connard et je l'assume. Apparemment t'as l'air d'avoir découvert pourquoi. En même temps qui n'est pas au courant dans cette foutue ville. » Je faisais plusieurs pas dans sa direction avant de reprendre « Je sais pas ce qu t'as vécu, mais tu pourras jamais comparer au fait de devoir porter un bébé mort-né dans tes bras, de couper le cordon et d'imaginer la taille du cercueil qui sera sa dernière demeure. » La bile me montait aux lèvres. « Enfin bref, passons. Appuie là où tu veux pour me faire mal, fais toi plaisir je ne ressens rien. Mais ne mêle pas Nastia à notre histoire. » Je ne voyais pas où elle voulait en venir en parlant de régler mes problèmes de manière peu catholique. Qu'est-ce que pouvait me cacher ma sœur ? Enfin si c'était vrai. « Ma famille doit rester en dehors de ça.» J'attrapais un morceau d'essui-tout sur le meuble de cuisine et lui tendais. Je me surprenais moi-même avec ce geste. « Si j'arrête d’enquêter sur toi, t'en feras de même ? »
Je n'allais bien entendu pas abandonner comme ça. Cette fille était bien trop intrigante pour que je laisse courir. Elle avait des aptitudes bien trop « spectaculaire » pour n'être qu'une simple photographe, elle s'efforçait rester inaccessible alors que j'étais persuadé que la mort de sa sœur ne la touchait plus qu'elle ne voulait le dire et elle avait réussi à se renseigner sur moi en étant pas flic. Il y avait vraiment quelque chose de pas net chez elle. Et aussi Nastia. Ma sœur, je savais ce qu'elle faisait pour moi, j'en étais conscient. Elle ne me parlait pas d'elle ou de ce qu'elle faisait, je passais toujours avant ses problèmes et je n'avais pas encore réagis. J'en prenais conscience maintenant, et il y avait fallu que ce soit une inconnue qui m'en parle. Faudrait que j'arrête de me noyer dans mes problèmes et que j'aille observer ceux des autres.
Sujet: Re: We need to talk | & Emily 26.03.14 23:47
we need to talk
when life leaves you high and dry, i'll be at your door tonight, if you need help. i'll shut down the city lights, i'll lie, cheat, i'll beg and bribe to make you well.
Je détestais montrer mes points faibles. Je déteste qu'on me voit pleurer et en plus, c'est encore pire quand c'est quelqu'un qui me veut du mal ou qui me déteste. Anton prenait un malin plaisir à me toucher en plein cœur en me parlant de tout ça et il avait gagné, il avait réussi à me faire plier et à me refermer sur moi-même. Il pouvait s'attaquer à tout, à moi, à ma vie, à James mais pas à ma sœur et à ce qui lui était arrivé. Il était hors de question que je le laisse faire ça sans dire un mot et il n'avait pas le droit de salir sa mémoire comme ça en en parlant avec tellement de banalité et de méchanceté envers moi. Il ne pouvait pas me dire qu'il n'était pas au courant de ce qu'il s'était passé sinon il ne me parlerait pas de Londres. J'avais beau être forte et ne pas être touchée facilement, j'avais eu la trouille de ma vie lors de cet accident et c'est pour ça que j'avais fui Londres. Il m'arrive encore de sursauter dès que quelque chose claque ou de trembler quand je vois quelqu'un me fixer avec beaucoup d'insistance pensant qu'ils m'ont retrouvé et qu'ils ont compris la mascarade. Anton était même peut-être l'un d'entre eux au final et toute cette histoire était peut-être une belle mise en scène pour me piéger. Mais alors, si c'était le cas, ils avaient gagné. Je rendais les armes. Ça faisait quatre mois que j'étais ici et je me fais chier comme un rat mort. Je préférerais être six pieds sous terre finalement.
Je le vis mal à l'aise et je jubilai au fond. Il avait eu ce qu'il voulait mais maintenant, il ne savait plus comment gérer les choses. C'était devenu compliqué pour lui et j'étais fière de l'avoir mis dans cette situation. Au moins, c'était devenu compliqué pour nous deux et pas seulement pour moi. « Tu peux m'insulter de tout ce que tu veux, me balancer des horreurs à la gueule, la vérité c'est que tu me ressembles bien plus que tu ne veux l'accepter. Ça se trouve c'est ça qui t'as poussé à jouer les saintes avec moi. C'est toi que tu voulais sauver à travers moi. » Sauf que j'ai pas envie d'être sauvée et qu'il était vraiment loin du compte. J'avais seulement voulu être sympa, aider un homme qui avait l'air mal et qui n'était pas en état de faire ce bout de chemin seul. Mais ma gentillesse m'avait été retournée en pleine face avec un va te faire voir. C'est sûr que maintenant, j'essaierais même plus d'aider les gens. « Ouais je suis un connard et je l'assume. Apparemment t'as l'air d'avoir découvert pourquoi. En même temps qui n'est pas au courant dans cette foutue ville. » Il s'approcha de moi et je me fis méfiante, prête à m'écarter de sa zone à tout moment au cas où il tenterait quoique ce soit. « Je sais pas ce qu t'as vécu, mais tu pourras jamais comparer au fait de devoir porter un bébé mort-né dans tes bras, de couper le cordon et d'imaginer la taille du cercueil qui sera sa dernière demeure. » Si, perdre sa jumelle par sa faute c'est encore pire. Je ne relevai pas et le laissai parler. Je n'en avais aucune envie de lui parler. Je voulais juste qu'il parte et qu'il me fiche la paix. « Enfin bref, passons. Appuie là où tu veux pour me faire mal, fais toi plaisir je ne ressens rien. Mais ne mêle pas Nastia à notre histoire. » Nastia ? Ce devait être le diminutif qu'il utilise pour sa sœur Anastasia. Je trouvais ce prénom magnifique mais je gardais bien de lui dire. J'avais croisé sa sœur dans un club de strip-tease où des clients de James avaient absolument voulu nous emmener. Je lui avais jurer de ne rien dire mais, j'avais quand même balancer un morceau sous le coup de la colère. « Ma famille doit rester en dehors de ça.» La mienne aussi du con. Il alla chercher un essuie-tout sur le comptoir de la cuisine et me le tendit. Je le pris sans lui dire merci et le gardai en main. « Si j'arrête d’enquêter sur toi, t'en feras de même ? »
J'eus un rire amer. Mais oui j'allais le croire. Tant qu'il n'aura pas trouvé ce qu'il veut, il ne me lâchera pas. Jamais. Il sait que j'ai un secret et il compte bien le découvrir et moi je comptais bien en finir avec lui après tout ça. « Tu te trompes. » J'allai m'asseoir dans le canapé avant de continuer. « J'ai pas envie d'être sauvée, je le mérite pas. Et tu as raison, nos situations ne peuvent pas être comparées. T'as peut-être dû tenir ta petite fille morte dans tes bras mais, rien n'est de ta faute. Moi, c'est pas le cas. Ma sœur jumelle est morte à cause de moi! » Je baissai le regard et froissai le morceau d'essuie-tout entre mes mains. Et dire que j'allais tout lui balancer à ce salaud alors que c'était la dernière personne à qui je voulais en parler. J'aurais même préféré qu'il ne sache jamais rien et qu'on en reste là mais j'avais déclenché quelque chose sur laquelle je n'avais aucun contrôle. « Je ne m'appelle pas Emily et je ne suis pas qui je prétends être. Mon nom est Elizabeth et c'est Emily qui est décédée dans l'accident en novembre à Londres. Enfin, ce n'était même pas un accident mais un meurtre. » Je le regardai, le fixant dans les yeux la rage au ventre. « J'étais agent pour les services secrets anglais et une bande de merdeux a compris que je fouinais dans leurs affaires sauf qu'ils ont décidé de m'éliminer. Ils ont visé la mauvaise jumelle et ma sœur est morte sur le coup. Ils ont vérifié si on était bien mortes avant de se barrer. » Mes mains se mirent à trembler quand je repensais à tout ça. J'étais encore morte de trouille et je me rendais compte que la brave Elizabeth m'avait fait faux-bond. « Comme ils me pensaient morte et que je me suis dit qu'Em' ne devait pas être morte pour rien, j'ai pris sa place en me jurant de me venger un jour. Je les retrouverais un jour et je les découperais en morceaux avant de les achever. Je veux qu'ils souffrent comme moi je souffre. » J'eus encore une fois un rire amer en le regardant à nouveau. « Satisfait ? Tu connais tout et maintenant, tu peux aller tout raconter à tes amis et que j'aille en prison pour usurpation d'identité. Ou alors, t'as qu'à me tuer ou faire de moi ce que tu veux. Je m'en fiche de ce qu'il pourrait bien m'arriver. Je serais toujours mieux sous terre que sur terre. »
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Sujet: Re: We need to talk | & Emily 27.03.14 16:31
We need to talk
Got a secret, can you keep it? Swear this one you'll save. Better lock it in your pocket, taking this one to the grave. If I show you then I know you won't tell what I said 'Cause two can keep a secret if one of them is dead.
J'attendais sa réaction. Elle pouvait réagir de mille et une façon, me surprenant à chaque fois. « Tu te trompes. » Je me contentais de la fixer, ne sachant pas quoi dire. Elle quitta la cuisine pour aller s’asseoir sur le canapé. Elle se laissa tomber comme si tout le poids du monde s'abattait sur elle. Je me rapprochais aussi silencieusement que possible. « J'ai pas envie d'être sauvée, je le mérite pas. Et tu as raison, nos situations ne peuvent pas être comparées. T'as peut-être dû tenir ta petite fille morte dans tes bras mais, rien n'est de ta faute. Moi, c'est pas le cas. Ma sœur jumelle est morte à cause de moi! » … Elle venait d'approuver quelque chose que j'avais dis ? Je n'avais pas rêvé ! J'écoutais ce qu'elle avait à dire, plaçant juste un « Que... » « Je ne m'appelle pas Emily et je ne suis pas qui je prétends être. Mon nom est Elizabeth et c'est Emily qui est décédée dans l'accident en novembre à Londres. Enfin, ce n'était même pas un accident mais un meurtre. » Je restais bloqué sur ses paroles. Emily, Elizabeth. J'avais effectivement lu qu'elle avait une sœur et qu'un accident l'avait tué. Enfin pas vraiment étant donné ce qu'elle venait de dire. Je fis le tour du canapé pour venir m’asseoir sur un des fauteuils en face. Automatiquement son regard se posa sur moi, je pouvais y lire toute la colère qu'elle éprouvait. Elle me racontait sa vie alors qu'elle avait la possibilité de ne pas le faire. Je trouvais son attitude étrange. « J'étais agent pour les services secrets anglais et une bande de merdeux a compris que je fouinais dans leurs affaires sauf qu'ils ont décidé de m'éliminer. » Mes yeux s'agrandirent sous la surprise. Enfin surprise, pas tellement. Voilà pourquoi elle semblait bien plus agile en matière de combat qu'une simple photographe. Elle avait du recevoir un entraînement similaire au mien, voir même plus intense. « Ils ont visé la mauvaise jumelle et ma sœur est morte sur le coup. Ils ont vérifié si on était bien mortes avant de se barrer. » Ses mains se mirent à trembler, bien qu'elle essaya de le cacher je le vis. C'était une réaction tout à fait normale de stress post-traumatique suite à un événement tragique. « Comme ils me pensaient morte et que je me suis dit qu'Em' ne devait pas être morte pour rien, j'ai pris sa place en me jurant de me venger un jour. Je les retrouverais un jour et je les découperais en morceaux avant de les achever. Je veux qu'ils souffrent comme moi je souffre. » Son intention était tout à fait louable. A la mort d'Alice et de la petite, pendant l'espace de quelques instants, j'avais eu envie d’ôter la vie aux médecins. Je voulais me venger pour la perte qu'on m'avait infligé. Mais malheureusement je ne pouvais pas faire ça. Ils avaient tout fait pour les sauver mais le hasard ou n'importe quelle autre conneries avait fait que ça n'avait pas été possible. Dans son cas à elle, c'était un acte volontaire. La nature humaine me surprendrait toujours, s'enfonçant de plus en plus dans la noirceur. Quand je regardais cette femme, outre le fait qu'elle soit combative et caractérielle, je ne pouvais l'imaginer en meurtrière.
Elle me tira de mes pensées en riant. Un rire sec, amer. Je la sentais mal à l'aise, perturbée. Je ne venais pas de me faire une amie. « Satisfait ? Tu connais tout et maintenant, tu peux aller tout raconter à tes amis et que j'aille en prison pour usurpation d'identité. Ou alors, t'as qu'à me tuer ou faire de moi ce que tu veux. Je m'en fiche de ce qu'il pourrait bien m'arriver. Je serais toujours mieux sous terre que sur terre. » Je restais bloqué sur le « t'as qu'à me tuer ». « Tu m'imagines vraiment en train de tuer quelqu'un ? » Je sais que je l'avais mentionner, que je me baladais avec un flingue sur moi mais je n'aboyais plus que je ne mordais. Je restais quand même un flic, et ce n'était pas dans mes attributions d'abattre de sang-froid. « Je suis conscient de l'image que je renvois, du comportement que j'ai mais de là à tuer, de sang froid, je n'en suis pas capable... » soufflais-je en me frottant le visage. « Tu peux te foutre de moi, que t'as plus de couilles de moi ou ce que tu veux, mais je ne suis pas comme ça. » Je reportais mon regard sur elle. Elle était toujours assise, le regard noir, le corps tendu au possible et le morceau d'essui-tout broyé entre ses doigts. « Je suis pas non plus du genre à balancer à tout va ce que je sais. » Je pourrais le faire. Je devrais le faire. L'usurpation d'identité était punie par une peine de prison ainsi qu'une amende, mais ça elle devait le savoir. Je n'avais pas besoin de le lui rappeler. « Et qu'est-ce que ça m'apporterait de le faire ? C'est pas avec un dossier comme le tien que je récupérais mon job. » dis-je, un rapide sourire aux lèvres. Non ce n'était pas son cas qui m'aiderait à récupérer mon poste. A vrai dire, je n'avais pas grand chose à faire excepter arrêter de boire, me raser et prendre une douche.
« Y a un truc que j'comprends pas. Pourquoi tu me racontes tout ? .. Qu'est-ce que ça t’apporte de tout me dire ? Ça pourrait totalement ruiner ta couverture et t’empêcher de faire ce que tu veux faire. Tu serais prête à tout laisser tomber ? » A sa place, je n'abandonnerais sûrement pas. « T'aurais pu inventer une connerie, m'éloigner de toi – même si j'avoue que je peux être tenace – voir même demander une injonction. Avec mon passé, je suis sur que tu l'aurais eu. » J'avais beau avoir des amis dans la police, je n'avais pas que ça. Je suis sur que beaucoup seraient content de me voir définitivement dehors. Je laissais échapper un rire, nerveux je suppose. La situation ne s'y prêtait pas tellement. Je me reposais contre le dossier du fauteuil. « Respire un coup, je ne vais rien dire. Je n'en vois pas l’intérêt. Mais maintenant, tu m'as retiré ma raison d'arrêter de picoler. » Ma dernière phrase cherchait à détendre l'atmosphère. Je n'avais plus rien à trouver sur elle, je n'avais donc plus aucune raison de la rendre chèvre. Finalement je me levais de mon fauteuil, reposant mon regard sur elle. « J'vais te laisser tranquille. » Elle me fixa et avant qu'elle dise quelque chose j'ajoutais « Je déconne pas. »
Sujet: Re: We need to talk | & Emily 27.03.14 17:42
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Je lui avais tout dit. Je n'avais presque plus aucun secret pour lui et ça me tuait. Cet homme me voulait du mal. Il avait fait tout ça pour trouver mon point faible et me détruire avec ça et au final, je lui avais tout dit pour qu'il me fiche la paix. J'étais pas sûre que ça l'arrête réellement mais d'un côté, ça me plaisait qu'il s'intéresse à moi, la vraie moi. Ça avait été le seul à remarquer que quelque chose n'allait pas, qui n'était pas logique. J'aurais préféré qu'il ne le fasse pas pour se venger mais, on ne peut pas tout avoir dans la vie. « Tu m'imagines vraiment en train de tuer quelqu'un ? » « Les gens sont capables de beaucoup de choses alors, je m'attends à tout... » En même temps, il se baladait avec un flingue, il m'avait menacée avec la tenant contre ma tempe. Comment j'aurais pu croire ou imaginer le contraire ? Il était flic après tout, il avait le droit s'il se sentait en danger. Mais bon, il n'est pas moi, il n'a pas dû tuer des centaines de personnes parfois de simples dommages collatéraux. C'est dur d'admettre ce genre de choses, de commettre des crimes pour servir sa patrie mais, on finit par l'accepter avec le temps et on ne se retourne plus, on ne s'arrête même plus, on n'éprouve même plus la honte et les remords. On tue parce qu'il le faut et qu'on nous l'a ordonné. « Je suis conscient de l'image que je renvois, du comportement que j'ai mais de là à tuer, de sang froid, je n'en suis pas capable... » Je pus enfin apercevoir une partie de l'homme. Et j'aimais ce que j'apercevais. Je me rendais compte qu'il était peut-être pas si mauvais que je le pense. « Tu peux te foutre de moi, que t'as plus de couilles de moi ou ce que tu veux, mais je ne suis pas comme ça. » Je fus un peu déconcertée par l'image qu'il avait de moi. Jamais je ne dirais à quelqu'un qu'il n'a pas assez de couilles pour tuer quelqu'un. C'est moche de dire ce genre de choses alors que la personne reste juste une bonne personne. Jamais je n'encouragerais au meurtre et encore moins comme moi je les ai perpétré. « Je suis pas non plus du genre à balancer à tout va ce que je sais. » Dire que je ne suis pas surprise aurait été mentir. Il gagnerait s'il le faisait. Il aurait ce qu'il veut, la chieuse loin de lui. Je ne serais plus là pour l'emmerder et lui pourrir la vie. Il pourrait reprendre la boisson autant qu'il le voudra, je ne serais pas là pour le distraire de le faire. « Et qu'est-ce que ça m'apporterait de le faire ? C'est pas avec un dossier comme le tien que je récupérais mon job. » Pourtant... il n'est pas blanc comme neige. D'ailleurs, ça devrait pas plaire aux américains qu'une espionne anglaise se trouve sur leur territoire incognito.
J'allais parler quand il reprit la parole. Je le laissai faire, voyant qu'il n'en avait pas fini. « Y a un truc que j'comprends pas. Pourquoi tu me racontes tout ? .. Qu'est-ce que ça t’apporte de tout me dire ? Ça pourrait totalement ruiner ta couverture et t’empêcher de faire ce que tu veux faire. Tu serais prête à tout laisser tomber ? » Je ne savais pas réellement pourquoi je lui avais dit tout ça mais, je l'avais fait en partie pour qu'il ait ce qu'il voulait et qu'il me laisse tranquille. Mais, je n'étais pas sûre que ça soit la principale raison. Après tout, je ne me suis jamais sentie aussi seule de ma vie que depuis ces quelques mois à Barrow. Peut-être que je me contentais de sa présence même si elle était hostile pour remplir un peu ma vie. Je ne sais pas. « T'aurais pu inventer une connerie, m'éloigner de toi – même si j'avoue que je peux être tenace – voir même demander une injonction. Avec mon passé, je suis sur que tu l'aurais eu. » Lui et moi, nous savons très bien qu'il ne se serait jamais arrêté à une injonction ou à une connerie inventée. Jamais il n'aurait lâché le morceau sans avoir eu ce qu'il voulait. Et ça, je le savais très bien et c'est ce qui m'a poussé à lui dire. « Respire un coup, je ne vais rien dire. Je n'en vois pas l’intérêt. Mais maintenant, tu m'as retiré ma raison d'arrêter de picoler. » Je ris et me détendis un peu. Ça faisait du bien de ne plus faire la guerre même si j'aimais ça. « Je peux toujours te trouver autre chose pour t'occuper. » Je lui souris sincèrement mais ça me faisait bizarre. Il se leva et je fus surprise. « J'vais te laisser tranquille. » Je le fixai, cherchant le mensonge dans son regard. « Je déconne pas. »
Et là, je fis quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas. Je me levai à mon tour et lui attrapai la main pour le retenir. Je n'avais pas envie qu'il me laisse, qu'il parte. Je sais bien que c'est ce que je voulais mais, la facette qu'il m'a laissé voir de lui me donner envie de le connaître. « J'ai pas envie que tu partes et que tu me laisses tranquille. Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça alors que tu me détestes et que tu veux me faire du mal pour te venger mais, je t'en prie me laisse pas. » Mes yeux s'emplirent de larmes à nouveau sans que je ne puisse le contrôler. Je comprenais pas ce que j'étais entrain de faire et je ne me contrôlais même pas. Je faisais les choses comme elle me venait sans même y réfléchir. « Au départ, je voulais juste que tu me fiches la paix quand je me suis mise à tout te raconter mais, en fait, je pense que c'est parce que tu es capable de comprendre ce que je vis et à quel point je souffre. Je sais pas comment l'expliquer mais, je crois que j'ai besoin de toi. Et toi, tu as besoin de moi. » Je le regardai pour la première fois depuis que je lui avais pris la main. J'étais d'ailleurs étonnée qu'il ne m'ait pas repoussé surtout que ma main pissait le sang puisque c'était celle qui était blessée. Faudrait d'ailleurs que je me soigne ça sinon, ça va mal se finir. « Je t'ai permis d'arrêter tes conneries l'espace d'un moment et même si tu vas sûrement me dire que c'est pas grâce à moi, tu sais que c'est le cas. Je suis sûre qu'on peut s'aider toi et moi. On est partis sur de très mauvaises bases mais, j'ai besoin que quelqu'un me botte les fesses de temps à autres et me dise de ne pas lâcher comme tu l'as fait. Ma sœur me manque horriblement et c'est dur de faire comme si j'étais elle alors que j'ai même pas pu faire mon deuil et de supporter d'être dans le même lit que son copain alors que je l'aime pas. » Je soufflai avant de reprendre. « Je sais plus quoi faire, je suis perdue. Tous les soirs, quand je suis seule, je prends mon flingue et je me dis que ça serait tellement plus simple et rapide... »
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Sujet: Re: We need to talk | & Emily 18.04.14 21:13
We need to talk
Got a secret, can you keep it? Swear this one you'll save. Better lock it in your pocket, taking this one to the grave. If I show you then I know you won't tell what I said 'Cause two can keep a secret if one of them is dead.
Je m'étais déjà préparé mentalement à quitter la maison et à aller chercher une bonne bouteille, j'y avais bien le droit après tout mes efforts envers elle, mais elle m'attrapa le bras. Je me figeais. Je ne savais pas ce que je devais faire. Cette femme avait le don de me désarçonner. « J'ai pas envie que tu partes et que tu me laisses tranquille. Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça alors que tu me détestes et que tu veux me faire du mal pour te venger mais, je t'en prie me laisse pas. » Ses mots me percutèrent. A travers ce qu'elle disait je me rendais compte de l'image que je renvoyais. Est-ce que j'étais perçu ainsi ? Comme un connard sans cœur qui s'amusait à emmerder son monde. Sûrement. Je me contentais de la fixer, silencieux, comme face à un animal sauvage que je ne voudrais pas effrayer. Son regard changea, se remplissant de larmes. Oh non, pas ça. Je n'aimais pas voir les gens pleurer. « Au départ, je voulais juste que tu me fiches la paix quand je me suis mise à tout te raconter mais, en fait, je pense que c'est parce que tu es capable de comprendre ce que je vis et à quel point je souffre. » J'écoutais sans rien dire. Peut-être qu'elle avait raison. « Je sais pas comment l'expliquer mais, je crois que j'ai besoin de toi. Et toi, tu as besoin de moi. » Je ne pouvais pas laisser quelqu'un d'autre s'approcher de moi. Nastia, Ava, Andreas, je les mettais à l'épreuve à me voir comme ça. J'étais l’aîné, montrer l'exemple était ma mission, mais j'échouais lamentablement chaque jour.
Je n'avais toujours pas repoussé sa main. Pourquoi ? Aucune idée. Emily, Elizabeth, peu importe, regardait alternativement sa main et mon visage. Je me doutais que c'était difficile de dire tout cela. « Je t'ai permis d'arrêter tes conneries l'espace d'un moment et même si tu vas sûrement me dire que c'est pas grâce à moi, tu sais que c'est le cas. Je suis sûre qu'on peut s'aider toi et moi. » S'aider ? Je ne savais pas si je voulais être aidé. Je ruinais mon existence parce que je voyais pas de raison de la continuer. Alice était ma raison de vivre, de respirer l'air saturé de la ville, de me lever le matin. « On est partis sur de très mauvaises bases mais, j'ai besoin que quelqu'un me botte les fesses de temps à autres et me dise de ne pas lâcher comme tu l'as fait. » Je laissais échapper un pouffement. C'était plutôt elle qui m'avait botté le cul. « Ma sœur me manque horriblement et c'est dur de faire comme si j'étais elle alors que j'ai même pas pu faire mon deuil et de supporter d'être dans le même lit que son copain alors que je l'aime pas. » Ah ouais, j'avais pas pensé à ça. Dur. Pendant l'espace d'un instant, je me demandais que ça ferait d'être à la place d'Andréas. Plus jeune, plus insouciant, mais obligé à supporter un ivrogne de frère, à n'être que l'éternel dernier de la fratrie et sans cessé comparé à ses aînés. Elle soupira avant de poursuivre « Je sais plus quoi faire, je suis perdue. Tous les soirs, quand je suis seule, je prends mon flingue et je me dis que ça serait tellement plus simple et rapide... » Et c'est sa dernière phrase qui me sortit de sa torpeur. « Voilà pourquoi ils ont voulu me retirer mon flingue. Et que je l'ai gardé. » Je déliais ses doigts de mon bras, constatant que sa blessure pissait toujours le sang. « Je crois comprendre ce que tu traverses. Enfin j'en ai une idée. Nos histoires sont différentes, mais la blessure est la même. » Je n'aime pas tellement parler de moi, mais sachant qu'elle l'avait fait, je me devais de rendre la pareille. « Ma femme était ma raison de me lever le matin. Maintenant j'ai plus rien. Qu'elle meure et notre fille avec, a été plus que je ne pouvais le supporter. Je me demande encore comment j'arrive à aligner un pied devant l'autre. » Je me le demandais pas vraiment parce que je connaissais la réponse, le clan Svensson au grand complet. « J'me rends compte que je suis un putain d'égoïste. » Elle me fixa, attendant ma réponse. « Je me bousille la santé alors que j'ai des gens pour me soutenir et assurer mes arrières, pas toi. T'avais raison quand tu disais que je suis un connard. » Elle n'avait pas parlé de ses parents, et je ne me voyais pas entrer encore plus dans sa vie privée. Je m'éloignais d'elle, allant jusqu'à la cuisine pour prendre un torchon avant de lui tendre. « Tiens. »
Je réfléchissais à toute allure. Qu'est-ce que je voulais ? Si je baissais la garde et que je la laissais approcher c'était prendre le risque de bousiller quelqu'un d'autre. Et elle n'était pas vraiment apte à encaisser ça. « J'ai pas l'habitude de me livrer. Je déteste parler de moi. » soufflais-je « Et méfiant aussi. Tu comprendras que je risque pas d'être très bavard. Et puis, comme source de motivation y a mieux tu crois pas ? » Je n'étais pas capable de me botter le cul, est-ce que j'arriverais à le faire avec elle ? C'était quand même étrange comme situation. Je ne connaissais cette femme qu'à travers ce que j'avais trouvé dans des archives et voilà qu'elle me demandait de l'aide. Plus mal à l'aise tu meurs. Mais bon, je ne m'engageais pas à vie. « Laisse moi y penser. Parce que je voudrais t'éviter une nouvelle déception de ma part. »